Les agriculteurs sont mobilisés contre la politique gouvernementale. La réalité est là : la situation des agriculteurs est de plus en plus précaire, pris en tenaille entre les banques, leurs fournisseurs et l’aval, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution. L’agrobusiness tente aussi de récupérer le bio, les circuits courts, contribuant là aussi à tirer les prix vers le bas, aggravant la difficulté de ceux qui se sont engagés dans cette voie. Des investisseurs rachètent des terres, devenant patrons d’une agriculture industrialisée exploitant leurs salariés, à l’image du président de la FNSEA.
L’agriculture est totalement incluse dans les rapports de production capitalistes où la recherche du profit prime sur tout le reste, que ce soit l’humain ou la planète.
Ces transformations, non seulement maltraitent les agriculteurs, l’environnement et notre alimentation, mais mettent en cause la souveraineté alimentaire de la France. Alors que notre pays était excédentaire en 2000, en 2020 la France devait importer 20 % de denrées alimentaires pour couvrir ses besoins.
Il y a besoin de changements structurels concrets.
Au niveau européen, le PCF, avec sa tête de liste aux élections européennes de juin prochain, Léon Deffontaines, porte la proposition d’une réforme de la PAC (politique agricole commune) : alors que les critères d’attribution sont actuellement majoritairement proportionnels à la superficie déclarée ou la taille du cheptel, il faudrait les réorienter vers les fermes à taille humaine, avec un volume plafonné et par actif, et en faveur des transformations agroécologiques.
Il faut stopper les négociations et revenir sur les traités de libre échange déjà conclus, mettant en concurrence les agriculteurs du monde entier. L’agriculture devrait être exclue du mandat donné à la commission européenne pour la politique commerciale de l’Union Européenne.
Il faut interdire les importations de produits ne respectant pas les normes françaises et européennes, comme c’est d’ailleurs déjà inscrit dans la loi.
Le travail agricole doit être payé à sa juste valeur ! Pour cela, la France n’a pas à s’abriter derrière Bruxelles ! Le PCF porte depuis longtemps l’exigence d’une politique d’intervention publique sur les prix et les volumes. Les modalités de partage de la valeur ajoutée doivent être renversées en vue d’accroître le prix payé au producteur. Il faut instaurer des prix planchers couvrant les coûts de production en dessous desquels le prix payé au producteur ne peut descendre, encadrer les marges de l’ensemble de la chaîne, étendre et renforcer les moyens d’intervention, de contrôle et de sanction.
Solidarité avec les agriculteurs !
Michèle LEFLON