La région Grand Est a été créée au 1er janvier 2016 par la fusion de la Champagne Ardenne, de la Lorraine et de l’Alsace. Moins de deux ans plus tard, son premier président, Philippe Richert démissionnait, officiellement pour raison de santé. C’est Jean Rottner qui lui succédait. L’un et l’autre sont issus de l’Alsace. Les élections régionales de 2021 ont renouvelé la majorité de droite avec à sa tête Jean Rottner. Et lui aussi démissionne, 5 ans après sa première élection comme président de région, même pas un mandat (qui est de 6 ans), officiellement pour raisons familiales. Mais on apprend qu’il va rejoindre un groupe dans l’immobilier. Pourtant, avant son engagement politique, il était urgentiste, chef du service des urgences de Mulhouse même. C’est vrai que c’est une profession où il y a un énorme taux de chômage actuellement et il a raison de se reconvertir !
Actuellement, Franck Leroy assure l’intérim et devrait être le futur président de région, sauf à une brouille au sein de la droite régionale, mais ce sont leurs affaires et cela ne changera rien : ce sera toujours une politique de droite, qui préfère privatiser certaines lignes de TER par exemple ou réduire les aides aux associations plutôt qu’au patronat. Sauf que Franck Leroy n’est pas alsacien, mais marnais. Alors, les vieux refrains régionalistes de la droite alsacienne reviennent à la surface, ces vieux refrains qui s’opposent à la République, veulent garder à tout prix cette spécificité alsacienne qu’est le Concordat, ne reconnaissant pas la loi de séparation de l’église et de l’État, ni même la loi de 1901 (la même période) sur les associations …Et cette droite alsacienne a déjà réussi à faire accepter la création de la Communauté européenne d’Alsace, un type de collectivité spécifiquement créée pour l’Alsace avec des compétences particulières, cassant l’égalité et la solidarité entre les territoires de notre République.
Le président de la région Grand Est a démissionné, mais pas que lui ! Les dernières semaines ont aussi vu la démission de leur poste de vice-président de la région d’Arnaud Robinet, le maire de Reims et de Boris Ravignon, le maire de Charleville-Mézières, le premier attiré par la présidence de la Fédération Hospitalière de France, le second par celle de l’ADEME.
C’est la grande débandade ! Le PCF avait violemment critiqué cette réforme territoriale, allant dans le sens de la métropolisation de nos territoires au détriment d’un aménagement équilibré, éloignant les citoyens des lieux de décisions… L’échec de cette grande région est patent, mais la population a plus besoin de politiques mettant en œuvre les compétences de la région au service d’un développement équilibré, économique, social, environnemental que de nouveaux tripatouillages de territoires et que d’élus avant tout soucieux de leur plan de carrière personnel !