Les électriciens ardennais d’Enedis, conduits par le syndicat CGT Énergies Ardennes, ont mené une lutte de 28 jours, faisant écho à l’appel à la grève reconductible lancé dès le 25 janvier par leur Fédération CGT Mines-Énergie.
Leurs revendications étaient les suivantes : augmentation des salaires, création de nouveaux emplois sur les bases ardennaises, annulation du projet de délocalisation de leur site Prairie à Charleville-Mézières et paiement d’indemnités de repas pour les sorties en astreinte sur les heures de repas.
La direction a tout fait pour casser le mouvement de grève : un mépris exprimé par un pourrissement du dialogue social, un entêtement à répéter que la grève était inutile et qu’elle n’avait « soit disant » pas la main, une intervention quotidienne sur le site d’un huissier usant de tout moyen pour intimider les grévistes et faire cesser la grève, l’assignation au Tribunal Judiciaire de 6 camarades, dont 3 n’avaient pas de mandats syndicaux .
La justice n’a pu que rendre un délibéré gagnant pour les grévistes, tant leur mouvement était réalisé en toute intelligence, sans casse, sans encombre et surtout sans entrave. Les interventions continuaient d’être réalisées par les agents non-grévistes avec des véhicules situés à l’extérieur du site. Pour criminaliser l’action syndicale, la direction est même allée jusqu’à commettre l’erreur, volontaire ou non, de glisser le procès-verbal de police d’une autre base Enedis d’un autre département, également en grève à cette période, tentant de montrer du doigts des actes commis à plus de 100 km de la base ardennaise…
La lutte reconduite pendant 28 jours a payé, les grévistes ont obtenu 70% des augmentations de salaire revendiquées, 2 embauches externes + la création d’1 nouveau poste de technicien sur les Ardennes, des groupes de travail pour assurer le suivi de déroulement de carrière des agents et pour participer à l’élaboration du projet de déménagement, une vigilance et un rappel managérial sur l’attribution de l’indemnité repas, ainsi qu’un étalement des heures de grève jusqu’à l’été.
Ce qui semblait impossible à réaliser pour la direction a été obtenu au bout de 28 jours de lutte sans relâche. Déterminés, les grévistes ardennais se sont relayés jour et nuit, semaine comme week-end, la lutte a fini par payer.
Les grévistes n’ont certes par obtenu la totalité de leurs revendications mais sont fiers de cette lutte qu’ils ont mené. Une lutte victorieuse qu’ils ont su reconnaître au bon moment puisqu’une tempête a éclaté le dernier week-end du piquet de grève et les agents ont pu reprendre fièrement leur mission de Service Public pour réparer les dégâts liés aux intempéries et éviter aux usagers de rester sans courant.
Nadège GUTH
Secrétaire Générale Syndicat CGT Énergies Ardennes