Quel paradoxe ! Il est possible de s’affranchir des règles budgétaires européennes pour augmenter les dépenses militaires, pas pour l’école ou la santé ! E. Macron a trouvé une nouvelle ficelle pour détériorer encore davantage les services publics et la Sécurité Sociale en leur opposant la menace de la guerre, en langage décodé, l’opportunité de financer les magnats de l’industrie des armes. Il profite de la situation internationale pour un assaut, au service du grand capital, contre les salariés, contre le peuple de France. Et le Premier ministre de renchérir en interdisant tout retour de l’âge de la retraite à 62 ans !
Alors qu’il faudrait tout faire pour conjurer le danger de guerre, nos gouvernants transforment cette menace en une guerre très concrète contre les services publics, contre la Sécurité Sociale, un paradoxe alors que la sécurité collective impose un peuple qui va bien, bien formé, en bonne santé. Elle impose aussi de sortir de la dépendance totale d’approvisionnements étrangers.
Déclinons au niveau de la santé : la détérioration de l’accès aux soins en fait une des premières préoccupations des Français. La mortalité néonatale, bon indicateur de l’état de santé d’une population, est en France une des plus élevée de l’Europe occidentale (même en Russie les chiffres sont meilleurs d’après l’OMS). Il y a urgence ! Et il y a besoin d’efficacité ! L’efficacité, c’est le service public avec des critères de gestion à transformer, à fonder sur la qualité de la réponse aux besoins des populations, dans la proximité et non sur la rentabilité. La place du secteur privé dans l’hospitalisation s’élargit, un gâchis ! Même la Cour des Comptes, dans un rapport de 2019, avouait ne pas comprendre les montages financiers. Mais le privé n’investirait pas sans profits à la clé ! Le recours aux investissements privés dans des secteurs comme la radiologie inquiète même la très traditionnelle académie de médecine et les infos inquiétantes sur les EHPAD privés se multiplient : la Sécurité sociale n’a pas à financer les actionnaires ! Il faut donner les moyens (investissements et fonctionnement) au secteur public, mettre fin au départ des médecins hospitaliers vers le privé en allant vers l’égalisation des revenus et des contraintes (permanence des soins) entre public et privé. Il faut former en nombre des médecins et des paramédicaux en les salariant pendant leurs études en échange d’un engagement de service public.
La Sécurité Sociale n’est pas là non plus pour financer les actions des laboratoires pharmaceutiques, d’autant plus qu’en délocalisant ils ont multiplié les pénuries. La sécurité collective, ce serait un pôle public du médicament pour aller vers une autonomie de la France en lien avec les autres pays européens.
Face aux tensions internationales, pour la sécurité collective, l’urgence c’est de prendre soin des services publics, celui de santé et les autres !
Michèle LEFLON