C’est l’âge du journal L’Humanité, le plus beau nom qu’on pouvait donner à un quotidien.
En plein essor du capitalisme, Jean Jaurès, député du Tarn, avait saisi le rôle décisif de la presse. Il y fixe deux règles : la recherche d’information pour donner le moyen de comprendre et juger les évènements du monde et l’indépendance financière.
Faire vivre un grand journal sans qu’il soit à la merci d’aucun groupe d’affaires reste aujourd’hui encore un problème difficile et un combat au quotidien. L’ultra concentration des médias, l’information jetable ou recyclée occupent et phagocytent l’espace médiatique. L’Huma est devenue une véritable exception dans un pays où 9 milliardaires se partagent l’essentiel de la presse française et où l’extrême droite occupe de plus en plus de place pour imposer ses idées réactionnaires et attiser la haine de l’autre.
L’information n’est pas une marchandise à vendre à des consommateurs mais un bien collectif indispensable à la citoyenneté et la démocratie en dehors de toutes influences et censures politiques ou mercantiles. Si L’Humanité tient bon, c’est par une richesse qui n’est pas cotée en Bourse !
Ses lectrices et lecteurs ne se résignent jamais et puisent dans les articles le désir de s’engager pour un monde meilleur. Fêter l’anniversaire de L’Huma, c’est avoir un regard contemporain sur 120 ans d’histoire politique. Ce grand quotidien national a su s’adapter, se remettre en question sans jamais se renier ni perdre sa boussole et sa force de caractère.
Cet anniversaire est l’occasion de rappeler que nous avons toutes et tous plus que jamais besoin d’HUMANITÉ.
Corine POSTAL