La loi sur les énergies renouvelables a été adoptée définitivement par l’Assemblée Nationale le 31 janvier.
C’est une véritable occasion manquée : alors que la crise énergétique s’enkyste, fragilisant l’économie, obligeant des salariés à travailler la nuit, pour faire faire des économies à leur entreprise, comme à Bogny sur Meuse, le gouvernement n’en a pas profité pour reprendre la main sur la construction des prix de l’énergie. Pourtant l’Espagne et le Portugal ont obtenu de sortir des règles européennes : pour rappel, le prix de l’électricité est fixé sur les marchés européens par le principe du « coût marginal » : c’est à dire que le prix correspond au prix le plus élevé, celui de la dernière capacité de production utilisée pour équilibrer le réseau, celui des centrales à gaz.
Mais en plus, le gouvernement a refusé tous les amendements qui auraient pu permettre de relever le niveau d’’exigence environnementale, qui auraient permis de structurer des filières de production made in France. De même, il a gravé dans le marbre des reculs démocratiques et environnementaux, toujours au nom du marché qu’il faudrait satisfaire. La planification envisagée pour les énergies renouvelables est complètement alambiquée et floue et n’interviendra pas avant mai 2024. Il y a même un risque que les porteurs de projets n’accélèrent leur mise en œuvre avant que la loi n’empêche les moins souhaités d’entre eux !
Michèle LEFLON