La nouvelle réforme de l’assurance-chômage a été votée mardi soir à l’Assemblée Nationale, ouvrant la voie à la modulation des allocations selon la conjoncture et durcissant les droits des chômeurs, dans la plus pure logique libérale. Ce vote a montré l’union de la droite, réunissant les voix des macronistes à ceux des « Républicains », tandis que le RN s’est contenté d’agiter sa raciste « priorité nationale ». À cause d’un amendement venu de la droite, voté par la majorité, les personnes licenciées pour abandon de poste seront considérées comme démissionnaires, se voyant alors privées d’indemnités chômage. Sur les conditions d’entrée dans le régime – six mois travaillés sur vingt-quatre aujourd’hui – et sur la durée d’indemnisation le gouvernement pourrait légiférer par décret.
Ce texte marque le mépris des droites pour les privés d’emploi, les accusant d’être responsables de leur situation et avec comme seul but : obliger à prendre des emplois sous-payés, faire barrage aux revendications salariales en cette période d’inflation.
C’est aussi une attaque contre le principe même de la protection sociale de notre pays, négociée entre les partenaires sociaux pour aller vers son étatisation et sa transformation en assistance publique.
Ce mépris des chômeurs va à l’encontre des politiques qu’il faudrait mener de formation et de création d’emplois (il y en a des besoins pour les services publics, pour la transition écologique, l’industrie … !) pour aller vers l’éradication du chômage.
Michèle LEFLON