Le week-end dernier une demi-compagnie de CRS a une nouvelle fois investi les quartiers de la Ronde-couture et de Manchester. Une habitude à prendre selon Boris Ravignon qui rêvait depuis longtemps de cette « présence ponctuelle ».
Sortons de tout manichéisme et allons à l’efficace : existe-t-il des bandes organisées ? Oui c’est certain. Faut-il lutter contre les trafics en tout genre, contre le climat de peur qu’instaurent ces individus à l’encontre des locataires notamment ? Évidemment. Or ce n’est pas par cette « présence ponctuelle » que les choses se régleront, le problème est bien plus profond. Les CRS sont arrivés, puis ils sont repartis et rien n’a changé. Pour l’adjoint à la sécurité, il s’agit de « montrer que l’État reste le maître dans les quartiers. ». Oui monsieur Clarin, la République doit réinvestir pleinement ces quartiers, et cela passera essentiellement par trois choses : une police nationale de proximité, des services publics forts et une réelle sécurité d’emploi et de formation permettant à chacun de vivre dignement de son travail et d’en finir avec les vies en pointillés. Vous nous l’avez montré, il est parfaitement possible d’intervenir auprès des représentants de l’État pour l’envoi de CRS, il est donc également possible de peser sur celui-ci pour obtenir une antenne de quartier du commissariat, pour rouvrir une poste à Manchester par exemple.
L’année passée, dans le premier canton de Charleville-Mézières, nous avions déjà réagi à ces envois de CRS par un mot d’ordre fort : « De la répression, mais aussi de social ». N’opposons pas les deux.
Esteban EVRARD