Le film d’Emmanuel Carrère inspiré du livre de Florence Aubenas « le quai de Ouistreham », illustre parfaitement l’édito de cette semaine.
Il offre une réflexion complète et néanmoins chaleureuse sur la précarité qui pèse sur les femmes de ménage et il dénonce une forme d’esclavagisme organisé.
Les rôles sont interprétés par très peu de professionnelles si ce n’est Juliette Binoche, extraordinaire de délicatesse, de gentillesse et d’humilité.
Ce film montre l’invisibilité des gens d’une entreprise qui ne sont jamais là en même temps que les autres.
Selon Emmanuel Carrère, « Le travail de propreté qui n’est pas délocalisable et mal payé s’effectue à des horaires invivables. Il faut les revaloriser, laisser du temps libre aux gens mais surtout les laisser cohabiter dans le même espace et le même temps les uns avec les autres au lieu que certains disparaissent avant que les autres n’arrivent. Il faut que nous habitions le même monde ».
Le film se termine d’une façon amère car « la lutte des classes existe ».
C’est un film politique car il aborde la précarité mais est imprégné de solidarité et de joie.
« Les filles ont de l’éclat, de la répartie, un talent verbal. Elles sont solaires ».
Allez voir ce film si toutefois il est programmé dans les salles obscures Ardennaises ?!…
Corine Postal