Le Parlement a approuvé ce lundi le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2022, un acte qui revient tous les ans, depuis que Juppé a décidé en 1995 de ce vote parlementaire annuel pour mieux limiter les dépenses sociales, alors qu’en bâtissant la Sécurité Sociale, c’est aux travailleurs qu’Ambroise Croizat, ministre du travail communiste à la Libération, avait confié sa gestion, un pouvoir qu’avait déjà limité De Gaulle en 1958.
Ce jeudi, les retraités sont dans les rues de Paris pour exiger une augmentation des retraites ; samedi, des actions sont prévues partout en France (dans les Ardennes 11h30 à Sedan devant la permanence du député) pour demander des moyens pour l’hôpital public.
Serait-ce tabou d’augmenter les recettes de la Sécurité Sociale, d’augmenter les cotisations ?
Fondamentalement, la cotisation, c’est une partie des richesses créées qui n’est ni du salaire, ni du profit, mais va servir au développement des êtres humains, qu’ils soient travailleurs.ses ou pas.
Le salaire, c’est le moyen de subsistance directe et la contrepartie d’un travail quantifié, émanant d’un contrat dans un rapport marchand. L’au-delà du salaire, c’est ce que Marx appelle la plus-value, qui correspond au « sur-travail » effectué par les travailleurs au-delà du travail nécessaire à leurs seuls besoins.
Dans le capitalisme classique, la plus-value est transformée en profit : elle est appropriée par le capital et entre dans la logique de rentabilité du capital.
Avec l’instauration de la sécurité sociale, cet au-delà du salaire, est utilisé en partie pour la sécurité sociale, c’est-à-dire pour le développement de toutes et tous. La cotisation sociale est une prise sur les richesses créées, au-delà du salaire, qui ne diminue pas, au détriment du profit. Nous sommes en plein dans la bataille capital/travail !