L’accident survenu près de Boulzicourt le 16 octobre 2019 entre un TER et un convoi exceptionnel est encore dans toutes les têtes. Du fait de l’absence de contrôleur dans ce train, le conducteur, blessé, était seul pour alerter, protéger l’obstacle que constituait l’accident et s’occuper des voyageurs. La suppression des contrôleurs dans les trains était une mesure d’économie, décidée par le conseil régional présidé par Jean Rottner, en concertation avec la SNCF. Il y avait eu 11 blessés et les cheminots avaient, fort justement, exercé dans les jours suivants leur droit de retrait. Le procès qui s’est déroulé il y a moins d’un mois a rappelé que le convoi exceptionnel n’aurait pas du être là. Le verdict doit être rendu le 30 juillet.
Les ressemblances sont frappantes avec l’accident survenu le 16 juin entre Liart et Rumigny. Ce n’était pas un TER, mais un train de wagons citerne. Et à nouveau un convoi exceptionnel était bloqué sur le passage à niveau. Le conducteur du train a été blessé. Le contenu des citernes s’est répandu : de l’acide phosphorique avec d’importantes conséquences environnementales.
La circulation des convois exceptionnels était très réglementée. Puis pour faire des économies, elles ont été progressivement simplifiées et une loi de 2006, s’appuyant sur les dérives antérieures, a mis fin aux dépôts obligatoires d’itinéraires impératifs, finie la prise en charge – sauf cas exceptionnels dans l’exceptionnel aux escortes motocyclistes.
Ce ne sont plus les services de l’État qui pilotent … mais des sociétés privées !
D’après nos sources, à la demande faite pour que ce convoi exceptionnel passe par ce passage à niveau, la SNCF avait mis deux conditions : que la traversée des voies se fasse de jour et qu’un cheminot soit présent pour assurer la sécurité des circulations ferroviaires et routières. L’accident a eu lieu à 3h du matin !
Un bien triste exemple que l’humain et la nature sont, dans notre société capitaliste, soumis aux profits !