La mort récente de Chahinez à Mérignac nous rappelle tristement la persistance du féminicide dans nos sociétés, malgré les campagnes d’information, de prévention, malgré les réformes, le nombre de féminicides reste dramatiquement élevé et chaque année voit une centaine de femmes mourir sous les coups de leurs compagnons.
Le fléau des violences sexistes sévit dans les Ardennes comme ailleurs, preuve en est : à Givet, dans la nuit du 4 au 5 janvier 2020, un homme de 53 ans a tué sa compagne âgée de 48 ans à leur domicile, l’auteur des faits a ensuite été mis en détention provisoire, l’autopsie a révélé des traces de violences physiques et sexuelles sur le corps de la victime. Le criminel était déjà connu des forces de l’ordre pour des faits de violences conjugales.
Les féminicides sont l’aboutissement tragique de situations de violences conjugales, comme celle repérée à temps par les forces de l’ordre à Vrigne-aux-Bois le 27 février 2021 ; suite à une plainte pour violences conjugales, les gendarmes ont découvert lors d’une perquisition au domicile de l’auteur un véritable arsenal composé de 12 fusils et carabines, de 2 pistolets et de quelques armes blanches. L’homme en question a été interpellé et a fait l’objet d’une mesure d’éloignement, il doit être jugé le 26 mai 2021. Sachant qu’environ un tiers des féminicides sont commis à l’aide d’une arme à feu, le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de saisir systématiquement les armes du conjoint en cas de dépôt de plainte pour violences conjugales.
Depuis le début du confinement le 16 mars, les services de police ardennais ont dû traiter pas moins de 17 affaires de violences conjugales, le nombre de cas augmente malheureusement assez régulièrement.
La seule structure qui agit en accompagnement et en prévention dans le département est le CIDFF, connue pour son professionnalisme et son sérieux, on ne peut qu’espérer qu’elle se verra accorder les moyens nécessaires pour faire face aux bouleversements actuels. Il est joignable au 03.24.37.39.98 et fait des permanences dans l’ensemble du département.
Les violences faites aux femmes sont systémiques. Il est illusoire de vouloir les éradiquer avec des textes parcellaires et des mesures parcimonieuses. Le PCF demande immédiatement 1 milliard pour lutter contre les violences faites aux femmes et l’adoption d’une loi-cadre sur les violences qui rassemblerait l’ensemble des problématiques dont le travail éducatif de prévention et d’accompagnement.