Devant le fiasco que représente la politique sanitaire en cette période de COVID, les forcenés du fédéralisme, plus marqués par leurs fantasmes que par leur esprit critique, demandent « plus d’Europe ». D’autres expliquent que les échecs ne sont imputables qu’à l’administration française. Il serait nécessaire de faire un bilan détaillé de cette période. Contentons-nous de quelques remarques essentielles : La politique sanitaire est, certes, de la responsabilité des États-membres. Cela étant, elle est dépendante des règles de Bruxelles – et de l’euro – en matière économique et budgétaire. C’est en fonction de ces règles que le tissu hospitalier français a été systématiquement détruit depuis des décennies par les gouvernements successifs. N’a-t-on pas même vu la Commission de Bruxelles, en plein cœur de la pandémie, demander aux États-membres de réduire encore leurs dépenses sanitaires ? Les États-membres ont demandé à la Commission européenne de commander les vaccins pour eux. Le résultat est plus que critiquable. Bruxelles a passé des contrats (sans parler du manque criant de transparence) qui n’ont pas été honorés, les fournisseurs se retranchant derrière une interprétation mal imaginée par les signataires. Cette situation absurde oblige enfin à regarder le sens et la portée du fameux dogme qui veut qu’on soit plus fort tous ensemble, et ce, à tout prix.
La vérité est qu’une telle pensée déresponsabilise à tous niveaux. Il est bon que les États coopèrent. Mais cette coopération n’a de sens que si chaque État y apporte sa volonté et donc sa capacité souveraine. La malheureuse expérience vécue au travers de la pandémie prouve que l’union sous domination du capital peut faire la faiblesse. La lutte contre la pandémie doit se faire par une coopération profonde des États souverains, et cela passe évidemment par la mise dans le domaine public des brevets des différents vaccins.