On savait déjà que B. Huré, ancien président du conseil général et ancien sénateur, se vantait de répondre aux besoins des personnes âgées dans le département par la construction d’EHPAD privés. Mais aussi que l’EHPAD privé de Vouziers avait bénéficié d’argent public pour sa construction, retardant sans doute la reconstruction nécessaire de l’EHPAD public
Le livre de Victor Castanet, « Les Fossoyeurs » récemment paru, nous en apprend davantage sur les compromissions de nos élus départementaux : ils ont cédé aux demandes d’Orpéa, présentées par un intermédiaire, Jean-François Rémy, pour autorisations, terrains cédés à bas prix, comme pour la résidence Patrice Groff, absence d’obligations de réserver des lits pour les bénéficiaires de l’action sociale ou de limiter les prix de journées.
C’est aussi un Ardennais, l’ancien député de droite Philippe Mathot, qui donne un coup de main à Orpéa pour la reprise de maisons de retraite appartenant à la congrégation des Petites Soeurs des Pauvres en usant de son poste du moment de conseiller ministériel pour faire pression sur les élus des Alpes Maritimes et d’Eure et Loir. Et l’actuel maire de Charleville-Mézières, quand il était conseiller de N. Sarkozy, a aussi répondu aux sollicitations de Jean-François Rémy pour rencontrer le PDG d’Orpéa.
Ce tissu de relations ardennaises a permis à Orpéa d’obtenir les 120 lits de soins de suite et de réadaptation dans le cadre du montage du groupement de coopération sanitaire et du rachat de la polyclinique de Charleville, l’EHPAD de Revin et celle de Vouziers.
Pour l’EHPAD de Vouziers, Orpéa a filé 1,5M d’€ à son entremetteur : c’est sans doute à la mesure des bénéfices de l’opération d’Orpéa sur le dos des Ardennais !
Jean Claude Marian, le fondateur du groupe ORPEA est maintenant la 245ème fortune de France et investit dans l’immobilier en Belgique ! Selon le Canard Enchaîné, Yves Le Masne, directeur général d’Orpéa jusqu’à il y a quelques semaines, aurait, en vendant ses actions au cours des derniers mois, anticipant ainsi la parution du livre, encaissé un pactole de plus de 500 000 euros.
Comme le dit Fabien Roussel, « Le problème, c’est qu’on a laissé au marché le soin de s’occuper du grand âge. Il faut protéger nos aînés et les sortir des griffes de la finance. »
Il faut mettre sous tutelle les EHPAD privés, en construire de nouveaux, publics, et leur donner les moyens de ne pas maltraiter les personnes âgées, de ne pas rationner repas et couches, rationner la présence humaine, car ce n’est pas une spécificité d’Orpéa, simplement, Orpéa, comme d’ailleurs les autres groupes privés, arrose en plus ses actionnaires, avec de l’argent public.