Le plan Trump ne procède que des intérêts capitalistes et évolue en fonction des recompositions et des contradictions de ses derniers. Le chaos provoqué par la politique de guerre de Netanyahou indispose d’autres partenaires de Washington dans la région. L’impérialisme étatsunien de l’ère Trump est avant tout un unilatéralisme, c’est-à-dire qu’il n’est en soi ni isolationniste, ni interventionniste. Il choisit donc ses modalités d’exercice en toute indépendance, avec un objectif final : la confrontation stratégique avec la Chine. Pour le Proche et Moyen-Orient, il souhaite donc garder le contrôle des circuits stratégiques, commerciaux et énergétiques, sur le « flanc ouest » chinois. Il ne veut donc pas, à ce stade, être entraîné dans une aventure militaire régionale qu’il ne contrôlerait pas.
Si le soutien à l’Etat d’Israël demeure stratégique, les relations avec les « partenaires » capitalistes clés dans la région sont aussi très importantes. Pour Trump, il faut donc mettre un terme aux pires initiatives régionales de Netanyahou quand celles-ci déstabilisent des relais clés des politiques étatsuniennes : le Qatar, les Emirats, l’Arabie Saoudite.
Trump a dessiné les contours du « Grand Moyen Orient » de nouvelle génération lors de son discours à Riyad le 15 mai dernier : le Grand Moyen Orient se construira à coup de centaines de milliards de dollars et non d’interventions militaires directes.
Le « plan Trump » est donc le reflet de l’ensemble de ces contradictions. Ce n’est évidemment pas un plan de paix. Aucune solution politique n’est apportée.
Or, une solution de paix juste et durable impose la construction d’un Etat de Palestine dans le cadre de la solution à deux Etats. Témoin de la non résolution des problèmes : le refus de la libération de Marwan Barghouti malgré la demande du Hamas : Tel-Aviv ne veut pas qu’un dirigeant intègre et respecté, défenseur de la solution à deux États, reprenne la résistance pacifique contre l’occupation.
