Dans un territoire à cheval sur la Meuse et les Ardennes, l’eau a été déclarée impropre à la consommation le 10 juillet pour cause de contamination aux PFAS. Cet acronyme, c’est ce que l’on appelle plus communément les polluants éternels : une famille de plus de 4 000 composés chimiques, substances per- et polyfluoroalkylées, utilisées depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes à la chaleur. Les travaux scientifiques montrent qu’ils peuvent avoir des effets délétères pour la santé et le caractère cancérogène d’au moins un d’entre eux est prouvé.
L’origine de ces PFAS serait liée à l’épandage ou au stockage de boues de l’ex-papeterie de Stenay.
Il aura fallu plusieurs semaines pour que la préfecture, sur avis de l’ARS, se décide à prendre cette décision, alors même que cette contamination était connue depuis le printemps et avait fait l’objet d’un débat lors du conseil communautaire des Portes du Luxembourg le 19 juin 2025.
Le seul soutien aux communes concernées vient de la communauté de communes. Car pour les représentants de l’État, l’eau c’est une compétence des communes ! Selon le communiqué de l’ARS du 7 juillet, « Les communes concernées sont invitées à établir puis présenter un plan d’actions permettant de rendre de nouveau l’eau conforme aux normes en vigueur, dans les meilleurs délais. » Et la note s’avère très salée pour elles : eau minérale, recherche d’un autre captage ou essai de traitement au charbon actif.
La population est laissée sans conseil : faut-il faire des dosages ? Et les animaux ? Quelles conséquences pour les cultures, l’élevage dans le secteur ?
Le député a saisi la justice. Mais ce n’est pas cela l’aide concrète dont ont besoin les communes concernées ! Elles ont besoin d’une aide financière, pour l’ingénierie des solutions et pour financer celles-ci ! « Liberté, Égalité, Fraternité », ces mots de notre devise républicaine doivent prendre tout leur sens. On ne peut laisser une telle inégalité dans l’accès à l’eau potable dans notre pays.
Michèle LEFLON