Le gouvernement Barnier, issu d’un parti largement rejeté par les électeurs lors du scrutin de juin, avec le soutien tacite de l’extrême droite, n’a même pas attendu le discours de politique générale à l’Assemblée Nationale pour faire connaître sa vraie nature et rassembler les opposants. Avec de très nombreuses organisations la Ligue des Droits de l’Homme a lancé un appel pour dénoncer les propos du ministre de l’intérieur. Non content de faire un amalgame honteux entre étrangers et développement de la délinquance et de la criminalité, il a osé déclarer récemment : « L’État de droit, ce n’est pas intangible, ni sacré ».
Dans son discours de politique générale, le Premier Ministre a cherché à éteindre les incendies: rappeler l’État de droit, tout en donnant des gages de politiques anti-émigration à l’extrême droite, faire taire la colère sociale en proposant des mesures bien insuffisantes.
Il a surtout affirmer sa politique d’austérité confirmant que les deux tiers de la réduction du déficit public, plus de 20 milliards d’euros, seront assurés par la réduction des dépenses de l’État et des collectivités, affaiblissant ainsi les services publics de proximité et l’ensemble de notre économie. Il confirme ainsi un cap : servir le capital, au détriment du travail et de la réponse aux besoins des Français et des Françaises en métropole comme dans les Outre-Mer, des TPE-PME dont le nombre de faillites atteint un record, et des collectivités dont les ressources ne cessent d’être amputées.
Au regard de ces choix, la surtaxe sur les grandes entreprises — qui n’est en fait qu’un retour, pour une petite minorité de grandes entreprises, sur certains cadeaux fiscaux accordé par Emmanuel Macron – vise à masquer cette nouvelle cure d’austérité.
Aux côtés de ses parlementaires qui appellent à censurer ce gouvernement, le PCF, après la première journée d’action interprofessionnelle organisée ce mercredi par les syndicats, appelle à amplifier la mobilisation pour combattre la politique du gouvernement Barnier.
Michèle LEFLON
Le 1er ministre Michel Barnier a prononcé son discours de politique générale ce mardi 1ᵉʳ octobre devant les parlementaires. Suite à cette intervention les porte–paroles des groupes d’opposition sont intervenus à la tribune.
André Chassaigne, au nom des députés communistes, a taclé un programme qui est une « potion à base d’injustice, d’insécurité, d’instabilité ». « Jamais, nous ne ferons notre démocratie contre une démocrature. A l’ordre, l’ordre, l’ordre, nous vous répondrons toujours justice, justice, justice ».
Pour sa part LFI assure que son groupe aurait « trois priorités » face au « chaos » laissé par Emmanuel Macron: « censurer le gouvernement », « destituer » le chef de l’État et le « remplacer ».