Communiqué du comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes – CHINA : viser l’équilibre financier ou la santé de la population ?

La direction du Centre Hospitalier intercommunal du Nord Ardenne (CHINA) se réjouit d’un budget excédentaire de 1 M € en 2023.

Alors que le Fédération Hospitalière de France, présidée par le maire de Reims, alerte sur le déficit croissant des hôpitaux publics et réclame une augmentation de l’ONDAM hospitalier (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie – soit les ressources prévues pour les hôpitaux ) de 6% en 2025, les sites regroupés du Nord Ardenne (Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville, Fumay) feraient exception en France.

A quel prix pour les populations ? La quasi fermeture de la chirurgie à Sedan (reste un peu de chirurgie ambulatoire), la fermeture de la maternité, la fermeture des soins critiques à Sedan, ceux à visée cardiologique d’abord, ayant entraîné le départ des médecins cardiologues de l’hôpital public, les soins continus polyvalents ensuite. Comment la direction de l’hôpital peut-elle se vanter ensuite de l’agrandissement du service de réanimation à Manchester ? Un simple transfert avec au décours une réduction du nombre des lits !

A quel prix pour le personnel ? Si l’on ne peut que se féliciter de la titularisation de personnel, c’est aussi avec des réductions d’effectifs, et l’aggravation des conditions de travail, comme le passage en 12h des aides-soignantes de Nouzonville.

La direction a fait pire que ce qui était prévu dans le plan de performance en 2018 pour dégager des excédents au détriment de la population et des personnels, un plan sur lequel le comité avait largement alerté.

Le projet d’un centre moderne de cancérologie est une bonne nouvelle. Mais des précisions doivent être apportées : les investissements en locaux et en appareillage sont-ils publics ou privés ? Les médecins libéraux ou de statut public ? (Sachant que les cancérologues sont les spécialistes libéraux les mieux payés). Pour notre comité, il n’est pas envisageable que le budget de l’hôpital, l’argent de la Sécurité sociale, notre argent, vienne enrichir des intérêts privés.

Se réjouir d’un budget en excédent après une fermeture de maternité est honteux et indécent. La santé de la population passe au-dessus de l’équilibre financier de l’hôpital. Le nouveau gouvernement doit d’ailleurs entendre la nécessité de donner des moyens financiers aux hôpitaux à hauteur des besoins tant en personnels que de services pour assurer la proximité des soins.