Nos territoires deviennent de plus en plus des déserts médicaux. A défaut de réagir les différents gouvernements rejettent sur les collectivités locales la responsabilité. Pire, le nouveau premier ministre projette de faire 16 milliards d’économies dans le budget santé. Dans ce contexte l’intervention de l’État pour combattre les déserts médicaux est renvoyée aux « Calendes Grecques ».
Projets souvent évoqués, c’est la réalisation de Centres de Santé et Maisons de Santé. Sur ceux ci la confusion est sciemment entretenue. A Charleville-Mézières le maire vient d’annoncer la création d’une Maison de Santé dans le quartier de Manchester pour répondre au départ en retraite du seul médecin généraliste du quartier. Autrement dit de réaliser une structure médicale qui serait financée par les collectivités (agglomération, ville…). Dans une récente déclaration il fait porter la responsabilité de la progression des déserts médicaux sur la majorité précédente en ciblant Claudine Ledoux. Celui qui dirige l’agglo et la ville depuis une dizaine d’années qu’a t-il fait pour combattre les déserts médicaux? Nous attendons toujours une critique du budget de la santé voté par le gouvernement qui est en déclin d’année en année?
Le sort médical des habitants ne doit pas servir à des déclarations politiciennes mais à mobiliser les forces vives pour obtenir un engagement financier plus fort du gouvernement notamment dans le budget de la Sécurité Sociale. Celui-ci est voté tous les ans avec un niveau bien en deçà des besoins de santé. Les conséquences sont visibles. C’est le cas de la diminution du numerus clausus qui provoque un déficit de médecins et qui va encore durer des années. C’est également la suppression de 1500 postes d’internes. Les déserts médicaux découlent des politiques nationales qui dégradent l’accès aux soins depuis au moins 30 ans. L’Agence régionale de Santé (ARS) doit être aux côtés des élus ce qui est loin d’être le cas.
. Sylvain DALLA ROSA