Crise au Sénégal : une histoire françafricaine

A 3 semaines du scrutin, le président sortant du Sénégal Macky Sall décide de reporter l’élection. Cette décision est entérinée par l’Assemblée nationale après l’expulsion d’une centaine de députés de l’opposition par la gendarmerie ! L’Assemblée, dans la foulée, a aussi voté le maintien de Mr Sall jusqu’à la prise de fonction de son éventuel successeur.

Un coup d’État civil avec des manifestations interdites et durement réprimées : 3 morts, 60 blessés, au moins 271 personnes arrêtées et des journalistes agressés.

Pourtant interdit par la Constitution, le président sortant voulait se représenter pour un 3ème mandat. Arrivé au pouvoir, le Sénégal était considéré comme phare de la démocratie bien qu’imparfaite, et des droits humains. M. Sall s’est malheureusement employé à détruire les conquis démocratiques en s’aidant de la justice, la police et la gendarmerie.

Jamais un scrutin n’avait été ainsi reporté et aussi loin dans le temps. Le 25 février, un candidat aurait peut-être pu être élu pour œuvrer à l’autonomie du pays en étant issu d’élections « normales ».

Cette période chaotique risque d’aboutir à la déstabilisation du pays.

La situation actuelle fait l’objet d’une grande attention internationale. Les États-Unis et l’Europe dont au 1er chef la France, ont fait part de leurs préoccupations. En effet, ces puissances impérialistes souhaitent maintenir une orientation favorable à leurs intérêts économiques.

Le président sortant a les faveurs des Occidentaux. Il est un allié de Macron sur le plan diplomatique comme idéologique.

L’enjeu économique du moment ce sont les ressources pétrolières prochainement exploitables qui aiguisent l’appétit des dirigeants sénégalais mais aussi des compagnies pétrolières occidentales comme Bolloré et TotalEnergies en France. La domination économique symbolisée par le pillage des ressources est au cœur des crises sociales et des griefs formulés par la jeunesse.

La date initiale des élections présidentielles est prévue le 25 février, le mandat légal se terminant le 2 avril mais le président souhaite repousser la date de l’élection au 15 décembre et de ce fait se maintenir en fonction illégalement.

Le Conseil Constitutionnel exige quant à lui des élections dans les meilleurs délais…

Corine POSTAL