Doublement des franchises médicales

Devant les protestations, le gouvernement avait reculé cet été sur ce sujet, de façade, puisque les économies pour la Sécurité Sociale que cette mesure permettrait de réaliser sont inscrites dans la loi de financement de la Sécurité Sociale 2024, adoptée à coup de 49.3.

Il remet cela, sitôt Gabriel Attal nommé comme Premier Ministre avec la complicité de C. Vautrin qui a déclaré que la santé ne pouvait être complètement gratuite.

Rappelons de quoi il s’agit : une somme forfaitaire à payer par l’assuré social, sans remboursement possible par une mutuelle pour les médicaments, les actes médicaux, les transports sanitaires… Pour ceux-ci, ce serait 4€ alors que la population n’est pas responsable de l’éloignement des lieux de soins.

Tandis que les inégalités sociales de santé s’aggravent dans notre pays, il s’agit d’une mesure qui, comme tout forfait, pénaliserait davantage celles et ceux qui ont le moins, les étudiants, les précaires, les retraités à faible revenu, les malades.

Elle confirme la volonté gouvernementale de changer les principes de la protection sociale en France, d’oublier la devise de la Sécurité Sociale où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins, pour aller vers une société du chacun pour soi. Il s’agit d’habituer la population à moins de Sécurité Sociale, pour la détruire. En même temps, les tarifs des mutuelles augmentent de 10 % cette année !

Le PCF porte le projet d’une Sécurité Sociale remboursant à 100 % les soins prescrits : cela nécessiterait, de fait, une augmentation des ressources de la Sécurité Sociale, en faisant cotiser les revenus financiers des entreprises et en modulant à la hausse les cotisations patronales en fonction des politiques sociales, salariales, environnementales des entreprises.

                                                                                                                                                                        Michèle LEFLON