Conseil départemental, une agitation pour brasser de l’air

Comme l’ensemble des collectivités le Conseil départemental des Ardennes organise en séance plénière, avant chaque budget, un débat d’orientations budgétaires. C’est l’exercice auquel s’est livré le département début novembre. Le discret président de la collectivité territorial, Noël Bourgeois (LR), a tenu à faire savoir ses critiques à l’égard du gouvernement. Il est même allé à Paris le 17 novembre pour rencontrer le Ministre des comptes publics. Il a probablement fait « chou blanc » car il n’est pas sorti de ce rendez-vous avec du concret financièrement.

Pourtant la situation du conseil départemental des Ardennes est très précaire. Cela risque de s’aggraver dans les mois qui viennent notamment avec la hausse considérable de l’énergie ou avec la hausse du RSA. Malgré ces difficultés l’encours de la dette est passé de 230 millions à 178 millions. Cette situation n’est possible qu’avec la suppression de plusieurs dizaines de postes. On évoque également un nouveau plan de fermeture de plusieurs collèges. Celle de La Fontaine à Charleville-Mézières est déjà annoncée.

Comme dans les autres collectivités gérées par la droite c’est le service public qui est mis en cause. Ainsi, l’entretien et la réfection des routes qui dépendent du conseil départemental est en diminution constante. Souhaitons que l’hiver ne soit pas trop rude. Dans ce domaine le conseil départemental voudrait cacher la gabegie financière avec la réalisation d’un pont pour 3 millions d’euros destiné au contournement de Charleville-Mézières et qui aujourd’hui n’est raccordé à aucun réseau routier de la A 304. Un pont qui ne mène nul part c’est un peu la symbolique du conseil départemental.

Pourtant l’État n’est pas avare de promesses. Dans un récent document il déclare « les départements occupent une place spécifique dans l’organisation territoriale de la République ». Ces propos doivent plaire au député L. Vuibert (macroniste) qui est également conseiller départemental. Ça n’engage personne et ça peut même faire illusion.

Sylvain DALLA ROSA