Aides à domicile et prise en charge de la dépendance : faites vos jeux, rien ne va plus

Les salarié-e-s de la branche de l’aide à domicile sont au bord du gouffre, salaires bas et corvéabilité à outrance plongent les familles dans une certaine précarité.

Les responsables ne sont autres que nos décideurs, entendez certains politiques, qui militent pour la politique de l’autruche. Le financement de la prise en charge des personnes âgées et dépendantes est au cœur des situations que nous vivons aujourd’hui. Comment un pays comme le notre peut jouer à la roulette avec une question majeure pour notre société ? Les inégalités de traitement de la dépendance, d’un département à un autre, sont une aberration, vieillir dans les Ardennes n’équivaut pas à vieillir hors du département ardennais, chaque département ayant sa propre politique. La récente création de la 5ème branche de la Sécurité Sociale, qui devrait niveler sur un pied d’égalité la prise en charge de la dépendance sur tout le territoire national, ne va rien arranger. Son seul but est de faciliter une prise en charge assurantielle de la perte d’autonomie et nourrir la finance

En effet, les conseils départementaux ainsi que l’État vont mettre la main à la poche pour mettre en place cette 5ème branche. Combiner ces deux financements, c’est encore creuser des inégalités, alors que tout pourrait être simple avec la 1ère branche de la Sécu : prendre en charge l’humain de la naissance à la mort…plus on segmente la vie, plus nous nous mettons en difficulté, tous seuls.

Et les aides à domicile dans tout ça ? Le constat est sans équivoque. Tout comme les personnes dépendantes, elles subissent de plein fouet l’incohérence de cette politique à géométrie variable et sont maintenues dans la précarité. Auparavant, être aide à domicile était un complément de revenus pour les ménages, aujourd’hui c’est une profession à part entière…sauf que 89% sont à temps partiel, souvent imposé, et que le salaire moyen est de 972 euros bruts (source CGT).

Dans les années 80, les principales missions des aides à domicile étaient d’entretenir les logements, d’accompagner les personnes, de faire quelques courses ou de préparer un repas.

Au début des années 2000, on amorce un virage en épingle pour accompagner les séniors dans les actes de la vie quotidienne : se lever, se laver, s’habiller, manger, faire le lien avec les différents acteurs de la santé, se coucher, donner les médicaments, veiller aux fonctions d’éliminations. Tout a changé sauf les salaires et les conditions de travail…et cela ne peut plus durer !

Carlos Fernandez

Auxiliaire de vie et Délégué Syndical CGT Adapah 08