Le réchauffement climatique se poursuit, 2020 aura encore battu des records

Les politiques publiques continuent de tenir des discours sur la « transition écologique » sans tirer de leçon de ce qu’il faut bien appeler l’échec de la loi de transition énergétique de 2015. Cet échec était prévisible. La France a une électricité largement décarbonée, contrairement à l’Allemagne.

La réduction des consommations fossiles en France concerne d’abord les transports, et exige donc le passage massif des camions au fret ferroviaire, de la voiture aux transports publics, ce qui conduit à une électrification des transports, donc à une hausse des consommations électriques contrairement à l’objectif démagogique de la loi. Cette loi de 2015 consacre tous les efforts de la France aux énergies renouvelables électriques qui ont mobilisé plus de 100 milliards alors même que le fret ferroviaire était délaissé, que l’Etat laissait les collectivités se débrouiller pour les transports publics. Ce n’est pas l’urgence climatique qui a guidé cette loi, mais l’empressement à privatiser et marchandiser l’électricité, renforcé par des préoccupations électoralistes. La centrale de Fessenheim est fermée, les investissements dans les renouvelables électriques se sont fortement accélérés, et l’impact carbone d’un Français a augmenté. En septembre dernier, il a fallu redémarrer des centrales au charbon. En janvier 2021, il a fallu fermer plusieurs grands sites industriels pour tenir l’équilibre du réseau électrique ! Les élus communistes et républicains affirment qu’il faut remettre en cause au plus vite la loi de 2015 ainsi que la programmation pluriannuelle de l’énergie qui en découle, et ouvrir enfin un débat sur un autre mix énergétique, plus massivement décarboné, et qui doit orienter les efforts publics non vers l’électricité déjà décarbonée grâce au nucléaire, mais vers la réduction rapide des combustibles fossiles dans le chauffage et les transports.

Ce débat public est difficile dans un contexte le réduisant à un choix entre des techniques. De plus, de fausses informations l’obscurcissent. Ainsi, une majorité de Français pense que le nucléaire est émetteur de gaz à effet de serre, contrairement au photovoltaïque et à l’éolien. C’est faux. Les chiffres officiels de l’agence publique ADEME sont clairs. Le nucléaire est en France l’énergie électrique produisant le moins de carbone sur son cycle de vie complet, 6g par kwh, alors que l’éolien en produit 15g et le photovoltaïque 55g !

Car si on parle d’énergie renouvelable quand l’énergie primaire utilisée est renouvelable, vent ou soleil, l’éolien consomme beaucoup plus de béton et de métaux pour produire un kwh que le nucléaire. Sur leur cycle de vie complet, aucune énergie n’est totalement renouvelable ! Mieux, la recherche nucléaire a conduit à une filière avec recyclage de combustible, réduisant très fortement le besoin d’extraction minière et donc faisant pour une longue période du nucléaire une énergie plus renouvelable que l’éolien ! Dans ce domaine, les projets se multiplient partout, mais la France a abandonné le projet de recherche ASTRID ce qui est scandaleux ! Oui à un service public du nucléaire, oui à la relance des recherches !