Inondations, 25 ans après voit-on enfin le bout du tunnel ?

Les années 1993 et 1995 resteront marquées dans la mémoire des Ardennais. Ces deux années ont vu la Meuse déborder et inonder très largement notre département. Plus de 1000 foyers ont été victimes de cette catastrophe, paralysant la Vallée de la Meuse tant sur le plan économique que par les dégâts occasionnés aux infrastructures. La décision, prise quelques années plus tôt (fin 1992), de créer entre la ville de Charleville-Mézières et celle de Warcq un syndicat de lutte contre les inondations (SIVU) avait anticipé les crues à venir. Malheureusement les travaux n’ont pu être engagés qu’après les études réalisées et la Meuse devait déborder encore plusieurs années.

Conscient de cette réalité la deuxième étape de la lutte se concrétisait en 1996 par la création de l’EPAMA. Cet établissement public avait pour objectif d’effectuer les études et les travaux sur tout le linéaire de la Meuse et de ses affluents de l’amont à l’aval. 25 ans après ou en sommes nous?

Les travaux sont terminés sur Mouzon, Givet et Charleville-Mézières. Pour donner un ordre d’idée sur les investissements réalisés, rien que pour le SIVU ce sont 17 millions d’euros depuis 2004, qui ont été investis (le travail étant terminé le SIVU a été dissout en 2017). Indéniablement les travaux réalisés ont montré leur efficacité, couplés avec un plan de prévention des risques (PPRI) très strict (interdiction de construire sur une zone PPRI). Notre département sort progressivement du risque d’inondations même si une crue centennale peut se reproduire dont le risque n’est pas à négliger.

Pourtant, malgré ce risque les pouvoirs publics n’ont pas décidé de mettre les bouchées doubles. Ils ont même refilé le bébé à l’EPAMA et aux Intercommunalités. Ainsi, aucune réflexion n’a encore été engagée sur la partie de la Meuse entre Charleville-Mézières et Givet. L’EPAMA, dont le président est B. Ravignon, va seulement lancer une étude sur ce tronçon pour un coût de 600 000 euros. 25 ans pour lancer une étude, espérons qu’il ne faudra pas un délai aussi long pour réaliser les travaux.

Sylvain DALLA ROSA