Centenaire du PCF – 1/5 : Situation politique et idéologique avant 1920

A la suite de la Révolution Française où les bases du mouvement populaire structuré se sont posées, le XIXe siècle figure dans l’histoire du mouvement ouvrier tel un pilier théorique et pratique. Lors du congrès de Tours, en 1920, les travailleuses et les travailleurs s’organisent enfin, après de nombreuses expériences, au sein d’un parti révolutionnaire : la SFIC (Section Française de l’Internationale Communiste, qui deviendra le Parti Communiste Français).


En effet, la Révolution populaire de 1793 portée par Robespierre et Saint-Just continua malgré les calomnies persistantes de la réaction et les répressions de la bourgeoisie. Le XIXe siècle fut le théâtre de luttes pour la République Sociale, où le peuple saisit la nécessité de s’organiser. Cette question de la structuration du mouvement Républicain prend place à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle. Tout d’abord lors de la Restauration (1815-1830) qui mènera aux « Trois Glorieuses », Révolution qui aboutira à la Monarchie de Juillet. Lors du Règne de Louis-Philippe (1830-1848), les Républicains organisent des Banquets pour exiger notamment le Suffrage Universel. Cette lutte pour la démocratie populaire marqua un tournant dans l’Histoire Populaire Française mais aussi mondiale. Elle déboucha sur une Révolution en février 1848 qui a abattu la Monarchie et qui mit en place la IIème République. Pour autant, le peuple travailleur défendit encore une fois ses intérêts glorieusement et continua la Révolution durant des mois. La vieille distinction entre « République Politique » et « République Sociale » refit surface au cours de cette année 1848. Tandis que les bourgeois, les réactionnaires, les « républicains du lendemain » étaient satisfait d’une simple République qui n’avait rien de sociale, les ouvriers et les artisans commençaient à s’organiser, galvanisés par les écrits de Proudhon, Marx, Engels, Blanqui etc, pour conquérir les droits les plus essentiels dans la visée d’une prise de pouvoir. Cette lutte fut réprimée dans le sang par le général Cavaignac, sous la houlette du Parti de l’Ordre, dans l’Est de Paris où les ouvriers protestaient contre la fermeture des Ateliers Nationaux.


En 1852, Louis-Napoléon Bonaparte, premier Président de la République Française porté au pouvoir par le Parti de l’Ordre rétablissait l’Empire. Encore une fois, le peuple de France subit un pouvoir autoritaire durant deux décennies. Pourtant il avait appris de ses erreurs, et ce, sur un point essentiel : la question de l’organisation. Alors que Napoléon III n’a plus que l’alternative guerrière (stratégie bien connue) pour tenter d’unir le peuple, l’Empire subit une débâcle face à la Prusse. Les armées étrangères veulent marcher sur Paris, et c’est encore une fois les travailleurs et le peuple de France dans son ensemble qui se lèvent pour garder sa souveraineté. La Commune de Paris est lancée. Blanqui disait « Qui a du fer, a du pain », cette phrase illustre à merveille la magnifique lutte des communards ! Pourtant, le mouvement ouvrier fut encore une fois réprimé dans le sang. La IIIè République est instaurée. C’est là que la structuration se fait concrètement, en « Parti », avec Jaurès notamment. La misère tue les travailleurs, une guerre impérialiste est déclarée en 1914 et les réformistes prennent part à l’union sacrée. Malgré tout un espoir vient de l’Est, en 1917 les bolchéviks prennent le pouvoir. La classe ouvrière française prend dès lors sa décision, ferme et réfléchie, il faut rompre totalement avec le Capitalisme et engager la révolution socialiste, et pour cela il faut rompre avec le réformisme et la social-démocratie. C’est dans ce contexte idéologique et politique qu’a lieu le Congrès de Tours en décembre 1920.

Esteban EVRARD