La sécurité, droit fondamental et condition de l’exercice des libertés individuelles et collectives.  Mais quelle sécurité ?

Covid, terrorisme sont deux occasions rêvées pour le gouvernement, outil de transmission de la grande bourgeoisie et du capital financier, pour faire passer en douce, en les distillant progressivement, les moyens d’éteindre définitivement les possibilités de luttes. La bataille idéologique est rude : pensons à l’acceptation tacite du relatif confinement actuel, assez inefficace d’un point de vue sanitaire, laissant les travailleurs se faire exploiter, tout en interdisant la culture, les loisirs et plus généralement l’exercice des libertés individuelles.

Tous les moyens sont bons pour le gouvernement : c’est à travers une proposition de loi du groupe LREM, qu’il fait passer la politique de « Sécurité globale » en débat à l’Assemblée Nationale à partir de ce mardi 17 novembre. Cela lui évite ainsi  enquêtes d’impact et avis du Conseil d’État. C’est un fourre-tout dans lequel on retrouve pêle-mêle des restrictions pour la presse, un élargissement des missions des polices municipales et des entreprises privées de sécurité, réduisant ainsi le rôle de l’État, posant une première pierre dans le jardin de la privatisation de la police, l’autorisation pour l’État d’utiliser des drones avec caméras pour surveiller l’espace public. Même l’ONU s’inquiète de cette loi !

Tous les moyens sont bons : le gouvernement Castex a aussi accepté un amendement à la loi de programmation sur la recherche transformant en délit, puni de 3 ans de prison, le fait de troubler la tranquillité de l’établissement ce qui permet d’interdire toute protestation collective dans les universités.

La sécurité globale jupitérienne est bien parcellaire, passant à côté de l’essentiel : une ambition nouvelle, avec les moyens de sa réalisation, pour une politique publique de sécurité et de tranquillité publique pour toutes et tous. Cette politique est indissociable du renforcement des services publics, de mesures fortes d’égalité sociale et d’une véritable politique de prévention, avec l’ensemble des partenaires. N’oublions pas que ce sont les territoires les plus en difficulté et les populations les plus fragiles qui sont les plus exposés à l’insécurité et à la délinquance du quotidien.