La bataille du logement social

La loi de finances 2018 comprenait un dispositif de réduction de loyer de solidarité, ce dispositif a coûté aux bailleurs sociaux 10% de leurs recettes, leur imposant de rechercher d’autres sources de financement. La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018, dite loi « ELAN » pour « l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique », impose aux bailleurs sociaux dont le parc immobilier comprend moins de 12000 logements de fusionner avec un ou plusieurs groupes pour atteindre la taille requise, et ce avant le 1er janvier 2021.
On constate d’ores et déjà localement les effets pervers de ces lois : au niveau du Conseil Départemental, d’aucuns défendent une fusion d’Habitat 08 (bailleur public) avec Espace Habitat (bailleur privé géré par le MEDEF), ce qui aurait pour effet de privatiser partiellement, du moins au début, le principal pourvoyeur de logement social. Il y a de toute évidence une absence de volonté politique de protéger le caractère public du logement social : Habitat 08 ne construit pas un logement de plus que ce que prévoit la loi ANRU (qui stipule qu’il faut démolir les logements devenus insalubres, et en reconstruire autant de nouveaux). D’autre part, Habitat 08 ne rachète pas de logements, alors qu’il suffirait d’en racheter environ 350 pour atteindre les 12000 logements requis et ainsi préserver l’autonomie de la structure. Il est à noter que certains membres du conseil d’administration d’Habitat 08 sont aussi par ailleurs promoteurs immobiliers en privé, faut-il voir derrière les beaux discours sur la préservation de l’unité des territoires, qui cautionnent la fusion avec Espace Habitat, la défense d’intérêts privés ? On peut légitimement se poser la question.
La CNL pour sa part est fermement opposée à la fusion, ainsi qu’à la loi ELAN qui pourrait bien, faute de combat politique, signer l’arrêt de mort du logement social sur fonds publics.
Dernièrement, en conseil d’administration d’Habitat 08, la création d’une société de coopération-coordination a été évoquée, cette structure devrait être chargée de piloter un éventuel rapprochement entre Habitat 08 et Espace Habitat, néanmoins jusqu’à présent, aucune décision n’a été actée.

Municipales, des alliés encombrants

En dévoilant leurs listes pour les élections municipales, Ravignon (Charleville-Mézières) et Herbillon (Sedan) n’ont pas pu cacher que plusieurs membres sont adhérents dans des partis politiques de droite, à commencer par la République en Marche (LREM) le parti de Macron le casseur des retraites….Pour se justifier ils s’abritent derrière l’argument éculé du « ni droite ni gauche ». Mais si on regarde de plus près les différents noms on remarque vite que tous les responsables politiques de droite (Les Républicains, LREM,Modem….) sont en bonne position sur leurs listes. Lui même, Ravignon n’est pas, quoi qu’il en dise, sans appartenance politique. Il milite depuis de nombreuses années aux Républicains (ex UMP).

Ce rappel n’est pas fait pour entrer dans une polémique stérile mais pour rétablir la vérité vis à vis des électeurs. La droite a, sur le territoire national, la même finalité, casse des services publics et par la même occasion contribuer au démantèlement des collectivités. Il faut mieux savoir à qui on a affaire avant d’aller voter. Un peu d’honnêteté n’a jamais fait de mal à personne.

Un candidat LREM fait des propositions farfelues

La proposition du candidat aux municipales à Paris, Benjamin Griveaux, publiée récemment, préconise de déménager la gare de l’Est pour implanter à la place un « Center Park parisien » est pour le moins incongru. S’agit il d’une vraie proposition ou simplement de vouloir faire parler de lui ? Sa responsabilité d’ex-ministre devrait l’inciter à plus de réserve avant de toucher au patrimoine parisien qui fait partie du bien commun. La gare de l’Est appartient à ceux qui la fréquentent. Les ardennais et particulièrement les carolomacériens sont au nombre de ceux-ci.

Arriver en train au cœur de Paris est pour nous synonyme de désenclavement de notre département. Votre projet est irréaliste tant sur le plan de l’aménagement du territoire que sur le plan financier (chiffré à 1,5 milliards).

Une campagne électorale, même sous l’étiquette « la République en Marche », ne doit pas être le prétexte pour afficher des propositions excentriques. Si certains veulent reverdir le cœur de Paris il existe d’autres solutions notamment en revalorisant les berges de la Seine. Il aurait été préférable de l’entendre sur le retrait nécessaire du plan retraite. Il serait souhaitable que le candidat LREM revienne à la réalité en déclarant que sa proposition était un gag.

Le nouveau préfet est-il suffisamment Macron compatible?

Le mercredi 15 janvier en Conseil des ministres, Emmanuel Macron a nommé 13 nouveaux préfets, il est probable qu’il procède à un nombre équivalent de nominations dans les semaines prochaines. On assiste à un renouvellement des personnels à ce niveau de l’administration, les changements de préfet vont concerner jusqu’à ¼ des départements. Emmanuel Macron a toujours fait état publiquement de sa volonté d’avoir au sein de l’administration des personnels en phase avec la politique gouvernementale. Il semblerait que ce mouvement de remplacement des anciens représentants de l’Etat par d’autres plus « Macron compatibles » s’accélère. Ces nominations ont été faites sous la houlette d’Emmanuel Macron, conjointement avec le ministre de l’Intérieur.

Le nouveau préfet des Ardennes, J-S Lamontagne, est en fonction depuis 3 mois, on peut légitimement s’interroger sur le sens de cette nomination récente, qui coïncide avec la mise en œuvre par le gouvernement de mesures de plus en plus libérales, et une politique de maintien de l’ordre répressive vis-à-vis de la contestation sociale. Le nouveau préfet est-il suffisamment « Macron-compatible » ? L’avenir nous le dira. Il doit y avoir de l’écoute de l’ensemble des élus y compris le PCF.

Tripatouillage électoral, LREM en quête de représentativité

Une circulaire, adressée à l’ensemble des Préfets par le Ministre de l’Intérieur, demande à ceux-ci, pour les élections municipales, de ne plus comptabiliser dans le classement des appartenances politiques les élus des communes de moins de 9000 habitants. Jusqu’à présent, l’attribution de nuances politiques concernait les collectivités de 3500 habitants et plus. Cette mesure, au delà qu’elle rend très flou la vie politique, vise à masquer le manque d’implantation locale de La République en Marche (LREM) le parti de E.Macron.

Une campagne électorale, même sous l’étiquette « la République en Marche », ne doit pas être le prétexte pour afficher des propositions excentriques. Si certains veulent reverdir le cœur de Paris il existe d’autres solutions notamment en revalorisant les berges de la Seine. Il aurait été préférable de l’entendre sur le retrait nécessaire du plan retraite. Il serait souhaitable que le candidat LREM revienne à la réalité en déclarant que sa proposition était un gag.

Dans notre département cela représente quelques 210 723 ardennais sur le total de 273 579 habitants, dont les élus ne seront plus comptabilisés selon leur appartenance politique. Seuls les élus des communes de Charleville-Mézières et de Sedan, de plus de 9000 habitants, seront désormais comptabilisés. Cette opération est particulièrement bienvenue pour LREM qui compte des candidats dans ces deux villes mais très peu dans le reste du département. C’est dans les listes de droite, conduites par Ravignon et Herbillon, qu’on retrouve ces candidats. Au lendemain des élections municipales LREM pourra donc pavoiser en affichant des résultats sur seulement 23% des électeurs. Sa représentativité sera ainsi faussée.

Ce tour de passe-passe est condamné par pratiquement toutes les associations d‘élus. Ainsi, l’Association des maires de France réclame, avec raison, le rétablissement de la méthode antérieure.